DES JARDINS POUR paris venelle
Site : Paris (75019)
Date : 2019-20 – chantier achevé fin 2021
Mission : Maîtrise d’œuvre paysage et accompagnement à la co-construction d’aménagements
mandataire : LA architecture
Maîtrise d’ouvrage : Groupe Giboire
Coût travaux : 280 000€ HT
Les Saprophytes ont eu en charge les aménagements des espaces extérieurs de cet ensemble de 60 logements à Paris (conception LA Architecture) dans le 20e arrondissement.
Le projet paysager a été imaginé des la phase concours en deux strates : Premièrement, un aménagement paysager nourricier riche de biodiversité, avec la présence d’arbres fruitiers et de plantes comestibles, qui maximise la présence de bosquets boisés.
Une deuxième strate du projet a été pensée comme prenant place dans une étape ultérieure, et sera activée avec les habitants riverains. Elle consistera en la conception participative de petites aménités pour la réalisation de frontages (limites espaces privé / espace commun) et la réalisation de mobilier.
PAYSAGE COMESTIBLE
Nous avons imaginé un projet de paysage simple, unifiant l’espace de la cour, en cherchant à maximiser la présence végétale autour d’îlots de forets-jardin. Les îlots sont composés de différentes strates végétales, et sont pensés selon un principe de coopération entre les végétaux (du couvre-sol à l’arbre haute-tige) et d’attention fine aux besoins d’ensoleillement, dans cet espace de cour où les apports en lumière sont assez contraints.
Les palettes végétales ont été nourries d’une réflexion sur l’accueil de la biodiversité (essences locales) et pensées pour offrir des cueillettes aux habitants à différents moments de l’année. Le jardin nécessite une gestion et un entretien minimes puisqu’il génère un micro écosystème quasi autonome. Il offre un couvert arboré, mais également des végétaux à taille humaine : fruits, baies, et plantes aromatiques.
Chaque îlot de foret-jardins a été pensé comme un micro-jardin, avec sa propre palette végétale (avec un arbre fruitier unique). Ils forment dans la cour des petits bosquets venant créer une densité végale, ponctuer le cheminement central, créer des filtres visuels pour les espaces privatifs de RDC. Ce sont des espaces en creux récupérant les eaux pluviales.
Au nord, une large noue plantée forme un boisement linéaire d’arbres adapté aux milieux humides et crée un filtre visuel vis à vis des constructions riveraines.
Cette recherche systémique permet aussi de créer du lien entre les différents acteurs selon leurs centres d’intérêt,
mais aussi de mutualiser pour le projet des ressources locales, ce qui est une économie de moyen et une manière de pouvoir pérenniser le projet.
De ce diagnostic a découlé la carte sensible du quartier, une carte qui a pris la forme d’une grande carte d’activités à colorier!
Cette carte a été distribué, donner, en porte à porte ou lors d’ateliers, comme une invitation à “colorier son quartier”, à lui donner “les couleurs qu’on y voit.”
Une synthèse a été réalisé, une fois une cinquantaine de coloriages récupérés.
Cette première étape a permis de rencontrer le quartier à travers ses habitants. Nous avons donner la parole aux rencontres, nous avons souhaiter révéler l’attachement que les habitants ont à leur quartier.
MATERIAUX ET REEMPLOI
Les sols des espaces extérieurs seront traités en matériaux issus du réemploi : Il s’agira de dalles réalisées à partir de matériaux de déconstruction, de formes irrégulières ou bien de pavés de réemploi. Ces dalles et pavés seront posés en opus incertum. Des jeux de calepinage viendront souligner (par un dessin) les limites privatives des terrasses. Ces dalles et pavés seront posées avec des joints enherbés sur l’ensemble des surface, sauf pour circulations principales, accessibles aux PMR.
AMéNITéS REALISéES EN CO-CONSTRUCTION
Dans un deuxième temps, des aménagements de petite échelle seront réalisés sous la forme de chantiers participatifs. Ces chantiers participatifs sont programmés pour 2022 après la fin des chantiers de maîtrise d’œuvre et après livraison des logements. Ces temps de construction participatifs seront dédiés aux habitants et consisteront en la réalisation de mobilier : des assises et des bancs en terre, un composteur, ainsi qu’un mobilier-jeux pour enfants (conçu avec eux en amont).
Un atelier portera sur la réflexion et l’aménagement de frontages pour les terrasses des logements du RDC. Ces limites seront matérialisées dans la première phase par des changements de calepinage des revêtements de sol. Il s’agit de définir collectivement les qualités des limites entre espace privé et espace commun (en visant une matérialité commune, une cohérence et en préservant une certaine porosité visuelle). Les habitants seront accompagnés pour installer un mobilier «flexible » (bancs, pots de fleurs, petits mobiliers…), défini collectivement.
Enfin, un atelier d’initiation aux plantes comestibles et de signalétique plantées afin de transmettre les usages et noms des végétaux plantés.
Ces chantiers visent à inscrire l’aménagement de cet îlot dans le temps, par l’accompagnement d’une appropriation habitante.